samedi 6 octobre 2007

Une école vivante dans un village vivant

L'APE s'interroge :

Depuis l'année dernière les commerçants du village nous alertent : le centre du village est de moins en moins fréquenté par sa population et les affaires ne vont pas toujours bien...

Que faire ?
  • A priori, en tant qu’association de parents, on ne peut que se contenter de compatir plus ou moins mollement : "nous, notre préoccupation c'est l'école et rien d'autre !"
  • Le « capitaliste cynique » de passage à Ceyreste, démontrerait certainement que l'école ce sont les enfants, les enfants ce sont les parents, les parents ce sont de bons consommateurs... et les bons consommateurs ce sont de gros bénéfices !

Voilà bien sûr deux types de raisonnements qui ne nous séduisent guère !

En quoi une association de parents d'élèves a-t-elle à s’immiscer dans l'activité économique d’un village ?

  • Il est clair que le lien entre économie et école n’est pas immédiat ! Certain "frémissent" peut-être à la seule idée qu'il puisse exister...
  • Mais il est clair aussi qu’à Ceyreste, il n’est pas utile de communiquer la liste des samedis libérés aux commerçants : Ils n’ont qu’à regarder la fréquentation de leur échoppe et ils ont le renseignement (vérifié une nouvelle fois ce samedi) .

Question annexe : Que se passera-t-il l’an prochain lorsque tous les samedis seront libérés ?

Objectivement, la survie des commerces du village ne nous regarde pas directement mais elle dépend manifestement des gens, qu’en tant qu’association, nous représentons auprès de la mairie et des équipes pédagogiques 9 mois sur 12…

Sympathique paradoxe : une association de parents d'élèves n'a pas de légitimité immédiate pour agir dans le village en dehors des écoles. En même temps, si nous tous ( acteur de la vie économique de Ceyreste : mairie, commerçants, consommateurs, parents...) nous laissons l'activité se réduire encore, puis disparaître, c'est bien l'environnement de nos écoles qui va être profondément modifié... et pas en bien !

Alors comment espérer que cela se fera sans répercussions importantes sur les écoles? Comment imaginer que le "savoir vivre ensemble" qui y est enseigné aura le même sens dans un village "limité dortoir" ? Si dans le village il s'établit moins d'échanges, s'il se tisse moins de liens, si l'indifférence, l'individualisme voire la méfiance s'installent peu à peu, c'est le regard posé sur l'autre qui se modifie au sein de chaque famille, c'est la relation à l'autre (lentement construite par chaque enfant chez lui, dans la rue et à l'école) qui évolue... et pas en bien ! C'est la notion de communauté ( petite soeur de la fraternité) qui disparaît, c'est une des grandes valeurs de la république qui en prend un coup... c'est la "banlieue" avec son école de "banlieue" qui s'installe .

Naturellement, les avis sont partagés au sein de l’APE , et c’est très bien ainsi ! Nous nous interrogeons et chacun entend bien l’avis de l’autre et se remet en question.
Toutefois, pendant ce temps l'activité économique se réduit et le village souffre...

Alors devons nous continuer à ne regarder que du coté de l'école ?

Bien amicalement

Thierry Laurent

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Avis personnel

Ce village c’est celui dans lequel grandissent nos enfants. Quelques années en arrière, m’a-t-on raconté, il y avait plusieurs commerces dans la partie basse de la rue Cruvellier, ainsi qu'une galerie d'art dans le village et des gens qui venaient de loin pour la visiter. Aujourd'hui, trois magasins ( au moins ) sont en vente, et quelques associations formidables se battent résolument sans beaucoup de moyens financiers pour maintenir une activité culturelle épisodique dans le village…

Quel est le risque pour l'école ?
Que l'école devienne vite le seul lieu de rencontre pour les enfants comme pour les adultes... En quelque sorte, que « le berceau de la République » se transforme en « refuge de la République ».
Il va de soi qu’on n’en est pas là ! et « encore assez loin » s'en faut...mais on n'est pas non plus sur la bonne pente, et parce que tout est lié, celle-ci s’avère très glissante et très pentue sur la fin !

Alors que proposer ?

Si on peut générer une rencontre où on aborde clairement les difficultés des uns et des autres,
si l'on met en place quelques aménagements pour faciliter et encourager l’accès au centre du village,
si on trouve quelques façons de sensibiliser plus de parents et les impliquer pour dynamiser un village que l’on veut garder vivant,
alors on aura certainement évité une dégradation concrète du cadre de vie - et à terme du cadre scolaire - des enfants des écoles de Ceyreste.


L’objectif n’est ni très ambitieux, ni hors d’atteinte. Il suffit encore une fois de quelques idées et d’un peu de bonne volonté de la part de chacun.

Le rôle d’une association de parents d’élèves doit-il se réduire à aménager le quotidien ?
Regarder vers demain et anticiper pour construire aux enfants de ceux qui nous succéderont bientôt, un avenir au moins aussi agréable que le présent de nos enfants... comment faire l’économie d’une telle préoccupation ?

Pourquoi ne pourrions nous pas initier une réflexion qui ne peut avoir que des retombées positives sur l'école et les enfants qui la fréquentent ?

Thierry